"Les étapes de la vie" de Zoe Bray à l'ikastola de Garazi
November 18, 2021
Depuis quelques jours, les enfants de Garaziko ikastola à St Jean Pied de Port ont de nouveaux camarades de classe : sept personnages, d'À¢ge, de taille et d'allure différents, peints dans un tableau de deux mètres sur deux mètres par l'artiste Zoe Bray.
Le tableau a été prêté par Itzal aktiboa dans le cadre de son projet "Un tableau à l'école" et il y restera jusqu'à fin janvier 2022. C'est l'occasion pour les enfants de connaître non seulement une œuvre d'art mais aussi l'artiste qui l'a créée.
"Cela se passe très bien," rapporte Xantal Mirailh, qui dirige la classe des plus jeunes. A l'aide d'un jeu-guide, ils ont exploré le tableau et les personnes qui y sont représentées. "Maintenant, ils regardent les gestes des personnages et ils essaient de les reproduire."
Zoe vit aux État Unis et elle a présenté son tableau aux enfants à travers une vidéo. Elle explique qu'elle l'a peint en 2006, à une époque où elle vivait à Bayonne.
Elle venait de quitter Florence, en Italie, où elle s'était immergée pendant sept ans dans le monde de l'art de la Renaissance. Son ambition était de créer une grande œuvre avec plusieurs personnages en s'inspirant des fresques, des peintures et des sculptures qu'elle avait connues en Italie.
C'est ainsi que les gestes de ses personnages font écho aux tableaux qu'elle a vus de ses propres yeux: "L'École d'Athènes" de Raphaûl", "Le Jugement dernier" de Michel-Ange, "La Fête à la maison de Levi" de Véronèse, "Le Miracle de l'esclave" du Tintoret, "Suzanne et les vieillards" d'Artemisia Gentileschi, "Le Paiement du tribut" de Masaccio, "La Visitation" de Ghirlandaio et les peintures allégoriques du Corrège et du Titien.
L'inspiration pour le tableau lui est venue lors de la visite d'une amie qu'elle n'avait pas vue depuis des années. "J'avais acheté cette immense toile sans savoir ce que j'allais y peindre dessus. Quand mon amie s'est assise sur une chaise devant moi, elle m'est apparue comme une sorte de merveilleuse sorcière. C'était le déclic qui m'a permis de me lancer."
Le tableau s'est développé de manière organique autour de cette jeune femme aux cheveux noirs, vêtue d'une longue robe noire et assise au centre du tableau, pour devenir une composition de figures humaines inspirée par la peinture classique. "Je souhaitais explorer des représentations de la féminité. J'ai aussi pensé au monologue dans une pièce de Shakespeare sur les "Sept À¢ges de l'homme", auxquels j'ai voulu proposer des alternatives féminines et androgynes."
La femme au centre du tableau est la seule figure peinte d'après nature. Pour les autres, Zoe a demandé à un ami de la photographier dans différentes positions pour l'aider à comprendre la construction anatomique des gestes qu'elle essayait de représenter.
Les figures et leurs gestes sont symboliques. L'une jette son regard vers le ciel, une autre vers la terre. Une vieille dame signale le ventre d'une jeune femme enceinte, symbole de la fécondité, tandis qu'une autre lève le bras dans un geste de se protéger. Dans un coin, la plus jeune joue aux dés, symbole du hasard. Au centre, la femme en noir reste assise, inébranlable.